Le marché du Padel en 2017, les prémices de l'intensité concurrentielle Comparons France et Espa
- Jordan CHANAL
- 6 nov. 2017
- 5 min de lecture
En Espagne, pays recensant le plus de pratiquants de Padel au monde, le Padel est accessible partout.
En effet, grâce au site Padel Star, on peut voir tous les endroits où il est possible de pratiquer. Nous pouvons observer aisément que le Padel est accessible dans des endroits divers. En France, où les hôtels proposent courts de tennis et piscine, en Espagne nous pouvons retrouver des courts de Padel.
Les clubs sont nombreux ainsi que les salles privés marchandes puisque des villes comme Madrid comptent plus de 50 endroits où il est possible de pratiquer ce sport.
Mais, avec un vivier de pratiquants de plusieurs millions, dont une majorité en loisir, peut-on parler d’intensité concurrentielle ?
Nous allons analyser cette intensité en France et en Espagne, à l’aide de nos recherches et grâce à la méthode de Porter.
Le marché du Padel en Espagne est très fructueux, et la concurrence est importante en termes d’industrie et de distribution d’articles de sport. (Padel Mania et Padel Nuestro)
Ces marques, dont le chiffre d’affaire ne cesse d’augmenter se partagent les différents lieux de pratique privés marchands, véritables points de vente potentiels.
Mais les salles de loisirs privées marchandes trouvent leur concurrence du côté des clubs et des lieux où la pratique du Padel est financièrement plus accessible.
En effet, il y a énormément d’infrastructures de Padel en Espagne, y compris dans les Universités et les hôtels [1] où l’accès est à tarif largement inférieur aux salles privées, voire gratuit pour les étudiants.
On a donc un « produit de substitution » à la salle privée marchande qui est un manque à gagner important car ces infrastructures dans des lieux touristiques (hôtels) ou sur les campus universitaires qui représentent (hypothétiquement) un potentiel de pratiquants importants, car on sait que 39% des pratiquants en Espagne ont moins de 34 ans.
Nous avons pu voir que le potentiel de pratiquants en Espagne est de plusieurs millions (entre 2.5 et 3 selon les études) et que seulement 50 000 personnes sont licenciés dans des clubs.
Le nombre de pratiquants en loisir est donc amplement suffisant, actuellement, pour contenter les différentes salles privées marchandes. En effet la demande est extrêmement forte et le client ne dispose pas d’un pouvoir de négociation pouvant influencer fortement l’intensité concurrentielle.
Cependant, une étude menée en Espagne a identifié les attentes des pratiquants du loisir, et a mis en évidence le prix comme un critère principal du choix du lieu de pratique. Il est intéressant de savoir que les salles privées marchandes n’ont pas « quartier libre » sur leurs offres mais doivent s’adapter à un public nombreux mais attentif à son budget.
Enfin, nous pouvons analyser la menace de nouveaux entrants sur le marché des salles de loisir privés marchandes.
Le potentiel de pratiquants étant immense comme nous avons pu le répéter au cours de cette étude, la concurrence intra sectorielle entre salles est affaiblie par ce vivier de joueurs loisirs qui garantit une fréquentation des lieux de pratiques.
Pour l’instant, une ville comme Madrid compte une cinquantaine de lieux de pratique contre une vingtaine à Paris (et la proche banlieue). Proportionnellement au nombre de pratiquants répertoriés, l’intensité concurrentielle semble déjà plus forte à Paris qu’à Madrid.
C’est ce que nous allons essayer de comparer. Qu’en est-il du marché français ?
Tout d’abord, rappelons que le Padel en 2017 ne représente qu’un peu plus de 50 000 pratiquants. Il est difficile d’identifier la demande et le potentiel de clients à venir.
Les fournisseurs, constructeurs d’infrastructures, sont déjà nombreux sur le marché français, voire même aussi nombreux que le nombre de lieux proposant cette pratique[2]. Ceci est un point fort pour les salles de loisir privées marchandes qui ont la possibilité de négocier entre différents concurrents. Le pouvoir de négociation se situe du côté de l’exploitant. Nous pouvons cependant nuancer cette information en fonction des régions. En effet, elle peut s’avérer valide en région parisienne où les constructeurs sont nombreux mais plus complexe dans l’Est de la France, où le constructeur peut avoir un certain monopole et être dans une relation de force favorable vis-à-vis de l’exploitant de centre de loisir.
Ce sport est aux prémices de son développement en France. Ce qui fait du client en centre de loisir privé, un client privilégié, à fidéliser impérativement. Ces premiers clients parmi un potentiel de pratiquants très faible doivent trouver satisfaction dans cette nouvelle pratique et participer à son développement.
Nous l’avons évoqué précédemment, il y a peu de pratiquants vis-à-vis du nombre de passionnés qui tentent d’investir sur ce marché et des autres entreprises du sport indoor qui tentent d’hybrider leur activité.
Le pratiquant a donc ce pouvoir de choisir, et représente un poids économique important sur les salles de loisir qui doivent réussir leur entrée sur ce marché.
Cette affirmation est valable dans les zones déjà peuplées de plusieurs salles de loisir privées marchandes telles que la région parisienne , lyonnaise ou bordelaise.
Dans certaines autres zones, où il existe encore un monopole pour la salle de la ville, à Angers ou à Tours, il s’agit de développer sa pratique et d’attiser la curiosité pour pérenniser son activité, sans la menace sous jacente de la concurrence.[3]
Concernant ce que l’on peut appeler les « produits de substitution », nous avons pu voir que le marché du padel privé marchand et l’évolution du Padel fédéral sous la tutelle de la FFT suivaient des courbes communes, avec un léger avantage pour le Padel Privé marchand fort de l’hybridation de l’offre des salles multisports et des centres de foot indoor.
Cette évolution entre pratique licenciée et pratique de loisir payante est encore jeune, mais on peut inférer sur le fait qu’il y aura une proportion de licenciés bien supérieures en France qu’en Espagne si l’évolution continue de suivre cette courbe.
Il faudra donc identifier des intérêts communs aux deux types de pratique pour minimiser cet effet concurrentielle et viser la complémentarité.
Nous pouvons conclure en affirmant que dans les zones où l’on retrouve déjà plusieurs centres et clubs de tennis, la concurrence est intense au vu du faible nombre de pratiquants même si ce dernier ne cesse d’augmenter.
Cette augmentation du nombre de pratiquants se doit en partie à la multiplication des lieux de pratique, alliant partage de la passion et curiosité pour la nouveauté.
Pour l’instant il est difficile d’identifier un marché, mais on peut inférer sur le fait que cette pratique pourrait rejoindre le foot indoor à 5 comme véritable variante à succès d’un sport dit « classique » et construire sa véritable économie dans les 5 prochaines années.
Jordan CHANAL, Novembre 2017
[1] Source : Site padelstar.es
[2] Voir Carte et Article Padel Magazine
[3] Carte Go to Padel et lien vers le site GoToPadel
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